introduction 2024
Introduction à la psychanalyse Versions du père.
La question du père a toujours eu une place prépondérante en psychanalyse. Freud lui a donné une place incontournable à partir des mythes d’Œdipe et de Totem et Tabou. Lacan écrit : « Le mythe, c’est ça, la tentative de donner forme épique à ce qui s’opère de la structure[1]. » Le mythe œdipien désigne la place essentielle du père qui vient faire barrage à la proximité incestueuse entre la mère et l’enfant. C’est le père interdicteur.
Avec Totem et Tabou, Freud met en scène le meurtre par les fils du père de la horde jouissant de toutes les femmes. La logique incluse dans ce mythe, c’est qu’il en faut au moins un qui s’en excepte, pour que la règle s’impose et que les rapports entre les femmes et les hommes soient régulés. C’est le père de la loi.
Dans son « retour à Freud », Lacan va se séparer des mythes. Au-delà de la mythologie freudienne du père de la horde ou du père agent de la castration, il forge de nouveaux instruments : la métaphore paternelle fait du père un signifiant, le Nom-du-père, qui vient résoudre l’énigme du désir de la mère. C’est le père comme nom, celui qui assure l’ordre symbolique.
Lacan forge le concept de forclusion qui désigne le rejet primordial de ce signifiant fondamental, le Nom du Père, hors de l’univers symbolique du sujet. Ce défaut donne à la psychose sa condition essentielle et différencie sa structure de celle de la névrose. C’est le père forclos.
Tout au long de son enseignement, Lacan transformera la fonction paternelle, donnant plusieurs versions du père. « Insuffisant à rendre compte des formes contemporaines du lien sexuel, le Nom du Père sera pluralisé par Lacan[2]. » Le pater familias du XXe siècle n’existe plus. Le Nom du père comme fonction f(x) peut alors être remplie par des variables infinies (x) au cas par cas. C’est le père pluralisé.
Le père « perd sa valeur d’universel, du pour tous, et ne se définit que de l’existence et au cas par cas[3]. » Il peut être tenu par n’importe qui à condition qu’il réalise le modèle de la fonction. « Il faut que n’importe qui puisse faire exception pour que la fonction de l’exception fasse modèle[4] » : non pas passer par un modèle de l’universel, mais par une version particulière de chacun. Ce qui fait dire à Lacan : « Le Nom du Père … on peut aussi bien s’en passer à condition de s’en servir[5]. » On peut ainsi décliner plusieurs versions du père dans le discours analytique. A chacun de soutenir la fonction, avec le mode de jouissance qui le caractérise.
Aujourd’hui, pouvons-nous encore parler de l’autorité du père ? Incarne-t-il toujours une dimension symbolique ? Même si le père n’est plus à la hauteur, sa place reste irréductible. Le père lacanien n’est plus le père universel symbole du patriarcat, il se conjugue au « un par un ».
L'introduction à la psychanalyse s'adresse aux étudiants, médecins, psychologues, éducateurs, infirmiers, assistants sociaux et plus largement à tous ceux qui souhaitent s’initier à la clinique et à la théorie psychanalytique freudienne et lacanienne. Elle permet un abord des notions fondamentales, et si elle constitue une formation moins approfondie que celle de l’Antenne proprement dite, elle peut permettre d’y accéder par la suite.
La clinique analytique comporte plusieurs facettes : elle repose sur un fondement théorique ; elle implique une confrontation au concret de la clinique ; elle est une « clinique sous transfert » qui se construit loin de toute objectivation, dans la rencontre avec un sujet. C’est sur cet ensemble que se fonde cet enseignement.
[1] Lacan, J., Télévision, Paris, Seuil, Le champ freudien, 1973, p.51.
[2] Laurent, E., « La psychose ou la croyance radicale au symptôme » Congrès de la NLS, « Le sujet psychotique à l’époque Geek », à Tel Aviv en juin 2012, www.amp-nls.org
[3] Borie, J., « Logique de la pluralisation », UFORCA, bulletin Ironik !, n°31, 2018, www.lacan-universite.fr
[4] Lacan, J., Le séminaire, livre XXII, « RSI », leçon du 21 janvier 1975, inédit.
[5] Lacan, J., Le séminaire, livre XXIII, « Le sinthome», texte établi par J A Miller, Paris, Seuil, 2005, p.136.
Les cinq sessions de 3h chacune comprendront :
Un cours d’introduction aux grands concepts psychanalytiques, d’1h30, laissant large place à la discussion.
Une séance d’1h30 associant des cas cliniques des enseignants, des témoignages et des questions des participants sur leur pratique, (possibilité d'aide des enseignants).
La dernière session sera suivie d’un après-midi de travail clinique et de discussion à partir de l’exposé d’une conversation d’un psychanalyste avec un patient adulte ou enfant. (3h).
Des séquences vidéo pourront venir illustrer les problématiques exposées.
Les cours seront accessibles rapidement après les différentes sessions sur le site web de l’Antenne clinique.
Dates et horaires des sessions : les samedis
Dates |
Lieux |
Horaires |
10 février |
Brest |
9h - 12h |
16 mars |
Quimper |
9h - 12h |
8 juin |
Quimper |
9h - 12h |
21 septembre |
Brest |
9h - 12h |
14 décembre |
Quimper |
9h - 12h, 14h 17h. |
Soit un total de 18 heures
Adresses
- Brest : Institut de formation Croix Rouge, 460 rue Jurien de la Gravière
- Quimper : Espace associatif, 1 allée Mr Jean-René Calloc’h
Cartel d’enseignement :
Laetitia Billant-Bourdet,
Gérard Dudognon,
Maryvonne Michel,
Christine Rannou,
Claire Zicot.
Date de dernière mise à jour : 08/09/2023