Antenne Clinique 2024
Comment s’orienter dans la clinique : Qu’appelle-t-on « Perversions » aujourd’hui ? Variations cliniques. Traits ou structure ?
Freud découvre que l’enfant est un « pervers polymorphe »[1], puis la structure des fantasmes inconscients. Il repère que cette structure ressemble à ce qui se présente dans le champ clinique des perversions comme volonté de jouissance. Dans cette clinique il met en évidence que le pervers dénie la castration maternelle ou verleugnung que Lacan traduira par « démenti ».
Si le névrosé se sert de son fantasme pour soutenir son désir et rêve de perversion, le sujet pervers vise la jouissance dans l’Autre et se consacre à boucher le trou dans l’Autre pour qu’il existe. La référence à la castration y est dès lors masquée, comblée par l’opération de l’objet a.
A la fin de son enseignement, Lacan parlera de « Père-version » paternelle : pour ne pas être Dieu, il faut que le désir du père soit lié à une femme qui cause son désir, seule garantie de sa fonction de père : « La père-version est la sanction du fait que Freud fait tout tenir sur la fonction du père. Et le nœud bo, c’est ça »[2].
Tout parlêtre se défend contre le réel. Les névroses, les perversions, les paranoïas sont des défenses contre ce réel.
Nous examinerons les différentes occurrences de la clinique des perversions aujourd’hui et ferons référence au texte des Ecrits « Kant avec Sade » qui situe la psychanalyse dans le registre des Éthiques : derrière le devoir, la jouissance, soit les deux impératifs ou deux faces du surmoi.
Lors des conférences, nous suivrons ces différents temps de l’enseignement de Freud et de Lacan sur les perversions.
Nous poursuivrons la lecture et le commentaire de « La Troisième »[3]
Cartels d’enseignement :
Deborah Allio, Christine Chanudet, Gérard Dudognon, Marcel Eydoux, Armelle Guivarch,
Annie Kerloch, Jacques Michel, Laurence Metz, Maryvonne Michel, Maela Michel-Spiesser,
Christine Rannou, Daniel Voirin, Sébastien Rose.
Conversations avec un patient et exposés sur les enseignements des conversations avec un patient
Ces conversations se déroulent entre un psychanalyste et un patient d'un Hôpital Psychiatrique. La présentation clinique, ou conversation avec un patient au sens où nous l'entendons, diffère radicalement de ce qui s'est appelé « présentation de malade » dans la tradition psychiatrique. Loin qu’il s’agisse de faire la preuve de l’efficace d’un savoir à l’occasion de son application ponctuelle à un cas (ou de la pertinence de son application par un maître), elle se veut rencontre d’un sujet avec un analyste, rencontre soutenue par une éthique du bien-dire où le sujet pourra trouver, autant que possible, une occasion de remettre en question sa position subjective (et l’équipe soignante, une possibilité de conforter ou de reconsidérer son abord thérapeutique).
Cette conversation est enseignante, non comme application d’un savoir convenu, mais au contraire comme sa mise en question, à chaque fois renouvelée par la singularité du cas.
Elle implique une forme de transfert, certes différent de celui d’une cure analytique, mais qui peut néanmoins s’inscrire dans la durée et avoir des conséquences subjectives à long terme.
Sa temporalité est celle d’un moment subjectif qui vient s’inscrire dans une histoire, et parfois y faire date pour le sujet qui s’y prête comme pour ses auditeurs (même si c’est de surcroît).
Ces exposés se feront avant chaque présentation clinique à Brest, Quimper, Caudan et Morlaix le samedi matin de 9h à 10h.
Comment se départir d’une clinique qui serait simple monstration d’un savoir résorbant le particulier du cas dans l’universel des catégories, plaçant l’assistance dans une position de voyeur passif ?
Les réflexions sur les présentations cliniques visent à faire produire à chacun un bout de savoir, si ténu soit-il, issu de sa rencontre avec un patient lors d’une présentation. Il s’agit d’y faire état d’une construction issue de cette rencontre.
Chaque participant devra donc présenter un court texte (7000 caractères maximum) à propos d’un cas de la précédente présentation clinique.
Ce texte, travaillé avec l’aide d’un enseignant-tuteur, sera archivé par l’Antenne clinique et témoignera du travail accompli par les participants.
Entretiens sur la pratique
Sans la clinique psychanalytique, c’est-à-dire sans la clinique produite par le dispositif analytique (conditionné par le désir de l’analyste), la théorie psychanalytique ne serait qu’une théorie parmi d’autres, sans possibilité de réelle mise à l’épreuve ; sans théorie et sans la rigueur éthique qui la conditionne, la pratique analytique, dit Lacan, « ne saurait être que psychothérapie ». Sans l’expérience clinique, pas de transmission de la psychanalyse.
Dans son enseignement, Lacan ne perd jamais de vue la clinique : qu’il nous livre des cas de sa pratique ou qu’il commente la clinique de Freud et des analystes post-freudiens, c’est le plus souvent sous l’angle de la clinique qu’il aborde la littérature psychanalytique.
Il ne s’agira pas ici de rendre compte d’une pratique analytique mais, plus modestement, d’exposer les questionnements que chaque participant fait surgir de sa propre pratique (qu’il s’agisse de psychothérapie, de rééducation, etc.), pour les éclairer du point de vue qui est le nôtre : dégager la structure du cas, l’interprétation éventuelle, les effets attendus.
Les participants seront divisés en trois groupes, ce qui sera plus propice aux échanges et permettra un plus grand nombre d’exposés.
Les présentations peuvent être élaborées avec l’aide d’un enseignant-tuteur ; elles lui seront adressées de manière préalable et seront soumises à l’échange verbal. Elles feront par la suite l’objet d’un travail écrit, avec l’aide de l’enseignant et le texte sera présenté et discuté lors des sessions.
Lors de quelques sessions, il sera proposé aux participants d’écrire un cas clinique qui sera commenté par un autre participant.
LORIENT : 13 janvier 2024 en partenariat avec les ACF en VLB de Brest-Quimper et de Vannes-Lorient
Quel accueil pour la folie aujourd'hui?
Il s’agira avec les équipes d’hospitalisation qui nous accueillent et en collaboration avec l’ACF Vannes-Lorient et Quimper-Brest de nous interroger sur les lieux d’accueil de la folie aujourd’hui. Sophie Gayard, psychologue et psychanalyste à l’hôpital Sainte Anne à Paris fera une conférence et conversera avec nous durant la journée lors de quatre « tables rondes », avec des professionnels travaillant en prison, l’école et l’université, la rue et l’hôpital psychiatrique.
Sophie Gayard est psychanalyste, membre de l'Ecole de la Cause Freudienne et de l4Association Mondiale de Psychanalyse
les informations sur cette journée seront communiquées au cours du quatrième trimestre 2023
date : 13 janvier 2024
lieu
Salle Courbet. Agora Services. 83 rue Amiral Courbet- 56200 Lorient
Dates, horaires, lieux des journées de l’Antenne
Dates les samedis , hormis deux vendredis :
les conférenciers sont psychanalystes, membres de l'Ecole de la Cause Freudienne et de l'association Mondiale de Psychanalyse
Dates |
lieux |
Conférenciers |
13 janvier |
Lorient |
Sophie Gayard |
10 février |
HIA Brest |
Marie-Hélène Blancard |
16 mars |
Centre hospitalier Morlaix |
Danièle Olive |
17 mai |
HIA Brest (vendredi) |
Armelle Guivarch |
8 juin |
EPSM Quimper |
Marie-Hélène Roch |
20 septembre |
HIA Brest (vendredi) |
Omaira Meseguer |
23 novembre |
Centre hospitalier Morlaix |
Jean-Luc Monnier |
14 décembre |
EPSM Quimper |
Marie-Hélène Blancard |
Lieux, adresses
Brest :
Hôpital d’instruction des Armées (HIA), rue du Colonel Fonferrier.
Quimper :
EPSM Gourmelen, 1 rue Etienne Gourmelen.
Morlaix :
Centre Hospitalier des Pays de Morlaix, 15 rue de Kersaint Gilly
Lorient :
Salle Courbet. Agora Services. 83 rue Amiral Courbet
Horaires des journées
9h à 10h : Exposés à partir de la précédente conversation avec un patient
10h à 12h30 : Conversation avec un patient
14h00 à 15h00 : Cours théorique (par l’invité ou un enseignant)
15h00 à 16H00 : Entretiens sur la pratique
16h00 à 17h00 : Séminaire de lecture
Soit un total de 54h30.
Date de dernière mise à jour : 07/09/2023